
Les analystes internationaux confirment la présence du Gouvernement chinois derrière les cyber-attaques contre ses opposants politiques. Le rapport met en évidence l’augmentation d’attaques ciblées envers les opposants politiques et les défenseurs des droits de l’Homme.

Plus la barre du pays est longue (en pourcentage), plus les libertés de l’Internet sont en danger. Si la barre est bleue, il y a des améliorations ;si elle est rouge des régressions sont à noter cette année 2017
Au cours des années, les Gouvernements ont trouvé de nouvelles méthodes de manipulation des foules pour augmenter leur impact [de propagande] et éviter une responsabilité directe. En conséquence, il peut être difficile de distinguer une propagande d’un groupe nationaliste, même pour des observateurs chevronnés. Par exemple, le Gouvernement chinois emploie depuis longtemps de personnes qui formatent les discussions en ligne, mais ces gens sont une petite partie d’un système plus vaste qui engage des volontaires issus de l’appareil des jeunesses du Parti Communiste mais aussi de la société civile. Ces dernières sont connues sous le terme de « ziganwu« . Dans des documents officiels, la Ligue des Jeunesses Communistes décrit » les volontaires de la civilisation numérique « comme des personnes utilisant » les claviers comme des armes » pour « défendre la mère patrie numérique » de l’actuelle « guerre de l’Internet ».
La Chine, avec la Russie et l’Ethiopie, censure tous les thèmes étudiés par ce rapport :
les minorités ethniques, la critique des autorités, la corruption – étrange pour un pouvoir dénonçant la corruption, NdT-, l’opposition politique, les blasphèmes, la cause LGBT, la caricature satirique, les commentaires sociaux, la mobilisation pour des causes publiques…
Coupure des réseaux de téléphonie mobile pour isoler les communautés :
Nouvelle tendance, les autorités d’au moins 10 pays déconnectent délibérément certaines régions du réseau de téléphonie, souvent dans le cadre de persécutions religieuses ou ethniques. En Chine, par exemple, les communautés tibétaines et ouïghours subissent depuis des années des coupures régulières du réseau de téléphonie mobile. Récemment, une zone tibétaine d’une province du Sichuan a été victime de cette pratique, les autorités officielles voulaient empêcher la propagation de la nouvelle d’une auto-immolation d’un moine tibétain qui dénonçait la répression du Gouvernement chinois.
Les réseaux vulnérables donnent des opportunités aux entités affiliées aux Gouvernements. Elles peuvent ainsi intimider les esprits critiques et la contestation de la censure tout en évitant toute responsabilité pour leurs actions. Il est souvent difficile d’identifier avec certitude les responsables de cyber-attaques anonymes, même sur de fortes suspicions. Les Etats tels que la Chine, l’Iran et la Syrie, produisent les plus omniprésentes des attaques d’agents affiliés à des Gouvernements. De plus, la dynamique du marché pour les cyber-outils de niveau militaire n’oppose pas de limites financières. Même les agences locales peuvent désormais persécuter leurs ennemis supposés avec un minimum de moyens. De fait, selon Freedom House, les attaques informatiques représentent la deuxième forme la plus commune en terme de contrôle de l’internet, derrière les arrestations d’opposants.
Comment la Chine contrôle l’Internet : elle bloque les réseaux sociaux et les applications de communication, elle bloque les contenus politiques, sociaux et religieux, elle interdit des technologies de communications locales ou nationales, elle manipule des discussions en ligne par des commentateurs pro-gouvernements, elle écrit de nouvelles lois ou directives pour censurer ou punir, elle écrit de nouvelles lois pour augmenter la surveillance (cf cette publication qui inquiète les Tibétains) ou réduire le degré d’anonymat, elle arrête ou prolonge les détentions de bloggers pour la diffusion de contenus sociaux ou politiques, elle s’attaque physiquement aux bloggers, elle lance des attaques techniques contre ses opposants politiques et les associations de défense des droits de l’Homme.