Fin d’une visite au goût de charbon pour John Kerry en Chine
John Kerry est reparti aux États-Unis. Après deux jours de discussions avec ses homologues chinois à Tianjin, dans l’est de la Chine, l’envoyé spécial de la Maison Blanche sur le climat a demandé à Pékin de ne pas politiser la question du réchauffement climatique, alors que les centrales à charbon de la deuxième économie du monde tournent à plein régime.
Le dialogue fut « très constructif » et « très direct », affirmait jeudi 2 septembre dans la soirée John Kerry à l’issue de sa rencontre avec le conseiller d’État Yang Jiechi. Mais pour les observateurs probablement moins diplomates, c’est surtout un dialogue de sourds qui s’est tenu à Tianjin pendant ces deux jours et demi de visite.
La partie chinoise est restée sur la ligne énoncée par Wang Yi mercredi 1 septembre. La Chine ne fait pas de différence entre le global et le bilatéral : « La coopération sino-américaine sur le climat ne peut être séparée du reste des relations sino-américaines », a martelé le ministre chinois des Affaires étrangères. Autrement dit : si vous mettez un mouchoir sur les sanctions de la guerre commerciale et les droits de l’homme, on fera un effort sur l’environnement.
La Chine toujours dépendante du charbon
Car pour l’instant, on n’y est pas ! Les médias d’État chinois ont eu beau bombarder leurs lecteurs de photos de ciel bleu, de champs d’éoliennes et d’hectares de panneaux solaires avant l’arrivée du VIP de la Maison Blanche ; dans les faits, l’été en Chine n’a pas vraiment été marqué par la sobriété en matière de consommation carbone.
Côté américain, et les Chinois le savent bien, John Kerry a peu de marges de manœuvre sur les autres dossiers. Il s’est donc contenté de répéter l’évidence : la construction continue, en Chine, de centrales à charbon, risque de réduire à néant les efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, a déclaré l’émissaire américain sur le climat.