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08/07/16 | 11 h 32 min

Pema Tseden, célèbre réalisateur tibétain a fait les frais, malgré lui, de ce que la police chinoise inflige à la population tibétaine

« Pema Tseden…l’un des rares Tibétains jouissant d’une certaine notoriété en Chine …n’est pas mieux traité que tout autre Tibétain lorsqu’ il s’agit de violences policières et se trouve lui aussi considéré comme un citoyen de seconde zone dans son propre pays ». « La discrimination et les mauvais traitements à l’égard des Tibétains sont des éléments ancrés dans  la culture des forces de l’ordre chinoises et ce déplorable incident n’aura fait qu’exacerber la colère des Tibétains contre la domination chinoise » a précisé la directrice de Free Tibet, E. Byrne Rosengren. La version en ligne du journal The Guardian en date du 29 juin a rapporté les propos de Françoise Robin, Professeur d’études tibétaines à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris qui connait Pema Tseden depuis 15 ans, déclarant que les mauvais traitements allégués reflètent la manière avec laquelle la population tibétaine est habituellement traitée par les autorités chinoises. « J’ai bien peur de devoir dire que ce genre de choses a lieu quotidiennement sur le plateau tibétain. L’avantage pour les autorités c’est qu’habituellement ils s’en sortent parce que personne ne sait rien… Le problème cette fois-ci c’est qu’elles s’en sont prises à quelqu’un de connu et peut être ne le savaient-ils pas » a-t-elle déclaré. L’agence Reuters a également rapporté les commentaires de personnes informées de l’affaire déclarant qu’ils pensaient que la police n’avait pas reconnu le réalisateur et qu’ils l’avaient arrêté après l’altercation. Les autorités tibétaines en exil à Dharamsala, en Inde, ont déclaré, par le biais de leur site internet Tibet.net le 30 juin, que « l’on peut supposer que l’incident est à mettre sur le compte d’une réaction démesurée des autorités chinoises causée par les origines tibétaines de l’intéressé ». ٭٭٭ La mise en détention de Pema Tseden a reçu une large couverture dans la presse internationale, incitant ainsi Globaltimes.cn qui est en Chine le porte-parole du Parti à l’international à qualifier tout ceci, le 30 juin, de réaction excessive. « Si le réalisateur avait été d’ethnie Han et moins connu, la détention n’aurait pas suscité autant d’attention » « citant » ainsi un ethnologue et anthropologue s’exprimant « sous le couvert de l’anonymat ». « Il est irresponsable de la part des médias étrangers de sur-interpréter et de donner tant d’écho à la mise en détention d’un citoyen chinois et de compliquer ainsi la question tibétaine » aurait-il/elle déclaré. D’autre part, Radio Free Asia, souligne dans son communiqué que la détention de Pema Tseden est intervenue à la suite d’un tollé général provoqué par la mort en garde à vue de l’écologiste Lei Yang après son arrestation par la police de Changping, une banlieue de Pékin, au mois de mai. Les services du procureur général de Pékin ont par la suite mis en examen cinq policiers pour « manquement au devoir » dans le cadre de la mort de Lei, selon des sources chinoises rapportées en date du 29 juin. La même source rappelait que Pema Tseden, né en 1969, dans la province de Qinghai avait remporté de nombreuses distinctions cinématographiques, tant chinoises qu’internationales, y compris celle du meilleur scénario adapté aux Golden Horse Awards l’année dernière pour son film « Tharlo ».  Il est le premier réalisateur de la République Populaire de Chine à faire des films entièrement en langue tibétaine. TibetanReview.net  1er juillet 2016. Traduction Eric Pegorer pour France Tibet A propos du réalisateur : 

Pema Tseden, cinéaste tibétain célèbre, auteur de « Old Dog » (« Vieux chien ») et de « Tharlo ». Né en 1969 dans le comté de Gadê [1], Pema Tseden a étudié le cinéma à l’Académie cinématographique de Pékin, à la suite de ses études à l’Université du Nord-Ouest pour les nationalités. Ses œuvres les plus célèbres sont reconnues par la critique : « Old Dog » (2011), « The Sacred Arrows » (2014) et « Tharlo » (2015). Pema Tseden a reçu le prestigieux prix Coq d’or pour le meilleur premier film, « Le Silence des pierres sacrées » (2005), où il évoque le risque de disparition progressif de la culture tibétaine face à la modernisation du pays. Source : Phayul, 29 juin 2016 e
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