Le chamane de la tribu Yanomani a reçu hier, mercredi 4 décembre, le Nobel alternatif. Quand il défend les Indiens, c’est toute l’humanité qu’il veut sauver
Une mise en garde à Jair Bolsonaro
Hier, le leader de cette communauté, a reçu à Stockholm le « Prix Nobel alternatif » décerné par la fondation suédoise Right Livelihood (1). Un prix éminemment politique, qui résonne comme une mise en garde à
Jair Bolsonaro. Depuis l’arrivée au pouvoir du président d’extrême-droite, champion de l’
agribusiness, la
déforestation accélère, les agences fédérales protégeant les Indiens voient leur budget rogné. Et les menaces de mort se multiplient contre les militants en vue.
Davi est le plus connu, après Raoni. Dans les années 1980, il a perdu sa famille après l’ouverture par le pouvoir militaire d’un boulevard dans la forêt, qui a amené les orpailleurs et la rougeole, fatale pour les autochtones non immunisés. Adopté par le chef de son village, il devient, comme lui, chamane et épouse sa fille.
Pour pouvoir parlementer, il apprend le Portugais. Pendant dix ans, il sera interprète de la Funai, l’agence fédérale qui veille sur les réserves. Celui que l’on surnomme le « Dalaï-lama de l’Amazonie » en profite pour fonder l’Hutukara, qui organise politiquement les Yanomanis, et dicte dans sa langue à l’anthropologue français Bruce Albert
La Chute du Ciel, un manifeste écologique qui prétend sauver non seulement la forêt et ses peuples, mais la planète et toute l’humanité.
image : Davi Kopenawa a reçu le Prix Nobel alternatif, mercredi, à Stockholm. | AFP