La Chine convoite des fermes dans l’Allier
En janvier, l’agence de notation financière Fitch avait déjà tiré la sonnette d’alarme, expliquant que Reward avait été dans l’incapacité de s’acquitter d’une dette de 300 millions de yuans (38 millions d’euros) début décembre, alors qu’il assurait disposer fin septembre de… 4,15 milliards en numéraire (530 M EUR). Fitch déplorait au passage l’opacité entourant les comptes des firmes chinoises, la non-publication d’informations « pertinentes » et des audits notoirement incomplets…Du pain au pays du riz
Et Monsieur Hu, qui annonçait à l’AFP il y a un an environ vouloir ouvrir 1.500 boulangeries en Chine en cinq ans, approvisionnées en farine française, n’a finalement ouvert que trois boutiques « Chez Blandine » à Pékin. Et elles ont déjà fermé, d’après Dianping.com, principal site de référencement de commerces et services. « Il y a un réel attrait pour la France parce que les produits sont bons, jouissent d’une bonne image. Ils veulent les importer en Chine mais sans doute vont-ils trop vite pour se faire une part de ce marché très concurrentiel », analyse Jean-Marc Chaumet, agro-économiste et spécialiste de la Chine à l’Institut de l’élevage.Quel sort pour les fermes en France ?
Le groupe chinois n’était pas joignable mardi pour répondre à des questions sur le sort de ses actifs à l’étranger. Reward possède aussi une usine de cosmétiques aux Etats-Unis et un fabricant de produits à base de lavande dans la Drôme, le Châtelard 1802. Dans les fermes françaises de Hu Keqin, l’activité semble suivre son cours. Dans l’Allier, rien n’a changé, le travail dans les champs est toujours effectué par les anciens employés, selon la mairie de Thiel-sur-Acolin et un agriculteur du coin.Pourquoi la Chine s’intéresse à l’Auvergne
Dans la Drôme, les actionnaires familiaux historiques du Châtelard 1802 ont claqué la porte en septembre. Car « rien de ce qui avait été évoqué à l’époque en matière d’investissements dans l’outil de production, le développement de la gamme ou bien encore l’ouverture de nouvelles boutiques n’a été réalisé », expliquaient alors les frères Montaud dans la presse locale. Mais en avril, dans le quotidien régional Le Dauphiné Libéré, la nouvelle direction assurait tenir le cap: « outre le fait de continuer à développer l’export et le grand export, nous commençons à distribuer nos produits dans les canaux du groupe en Chine ». Depuis cet épisode, l’État français a promis des verrous réglementaires pour éviter que des terres stratégiques ne passent aux mains de puissances étrangères. Mais le secteur attend toujours une loi foncière qui les mettra en place. https://www.lamontagne.fr/moulins-03000/actualites/le-proprietaire-chinois-de-900-hectares-de-terres-agricoles-dans-l-allier-en-faillite_13592516/ image : Moissons © Pascal PROUST